L’église actuelle de Saint-Sulpice a pris la place d'un petit sanctuaire dédié à Saint-Sulpice-des-Champs, qui remonterait au XIIe siècle. Réédifié, puis agrandi aux XIVe et XVIe siècles, le curé Jean-Jacques Olier (1608-1657), arrivé dans ses fonctions en 1642, qui mit en branle ce qui allait être le très long parcours de la construction de la nouvelle église. L'église fut commencée en 1646 n’a été achevée qu'en 1745. La façade de style classique de style italien (1732) a été conçue par Giovanni Niccolò Servandoni, mais la tour sud n'a jamais été achevée.La décoration intérieur de l’édifice est typique des églises de style néo-classique avec son statuaire abondant. Les nombreuses œuvres d’arts ont été réalisées par les artistes les plus talentueux de l’époque (Jean-Baptiste Louis-Simon Boizot, Bouchardon, frères Slodtz) et offrent à l'église quelques chefs-d'œuvre de l'art de Paris.La dépouille de Charles Marie Widor repose dans la crypte.
C11776-1781Le grandiose projet d’un nouvel orgue de Saint-Sulpice commença à prendre forme en 1776. Deux projets de buffet sont présentés : le premier, de l’architecte Laurent, où il n’y avait pas de tuyaux apparents - une nouvelle mode - et le second, un dessin de Jean-François Chalgrin. Les marguilliers optèrent pour le deuxième projet car, selon eux, il s’harmonisait mieux avec la vaste tribune de pierre bâtie sur les plans de Servandoni. Le 1er janvier 1778, un contrat fut signé avec le maître-menuisier Jadot (20,000 livres) et le sculpteur Duret (16,000 livres) pour la réalisation du buffet. Quant à l’orgue, le devis a été préparé par François-Henri Clicquot et révisé par Dom François Bédos tandis que le contrat fut signé, le 1er janvier 1780, pour la somme de 40,000 livres.L’orgue fut complété par Clicquot le 30 avril 1781. Les arbitres désignés pour la réception furent les trois organistes de Notre-Dame, Armand-Louis Couperin, Claude Balbastre et Nicolas Séjan, assistés de Jean-Jacques Charpentier. Dom Bédos qui s’était intéressé avec tant d’ardeur à la construction du monumental instrument, était mort depuis deux ans. La réception officielle eut lieu le 15 mai 1781 et, devant l’intérêt manifesté par le public, une seconde audition eut lieu le lendemain.L’orgue de Clicquot comptait 64 jeux, 5 claviers, un pédalier de 36 notes et 4,328 tuyaux alimentés par quatorze soufflets.Pendant la Révolution, le chef d’œuvre de Clicquot fut heureusement préservé, résonnant triomphalement à maintes reprises. 1834-1845Restauration de l'instrument commencée par Louis Callinet en 1834. Ce facteur d'orgues est en proie à des difficultés financières et abandonne le chantier en 1838. La restauration de l'orgue est confiée aux établissements Daublaine et Callinet. Ces derniers n'achèvent pas les travaux et c'est finalement le facteur d'orgues Pierre-Alexandre Ducroquet qui terminera le travail de restauration. •suppression de plusieurs rangs de pleins jeux •ajouts de jeux d'anches •ajout d'une machine Barker. L'orgue restauré est réceptionné en avril 1846. Il comporte 65 jeux. 1855-1863Suite à cette restauration, ni la paroisse ni l’organiste n’étaient satisfaits de l’instrument. En 1855, ils embauchèrent Aristide Cavaillé-Coll pour assurer l’harmonisation et l’entretien de l’instrument. Presque immédiatement, Cavaillé-Coll prépara un projet pour une reconstruction complète de l’instrument en réutilisant le matériel existant.Après cinq années de travaux, Cavaillé-Coll livra, dans le buffet de Chalgrin, un instrument de 100 jeux , répartis sur pas moins de 7 étages. La magnifique console en terrasse apporte une grande innovation qui consiste à confier le tirage des jeux aux machines Barker. Cette innovation permet, entre autres, de mémoriser une registration en plus des jeux préparés avec le système des doubles layes. De l’orgue de Clicquot, il conserve environ 40 rangs de tuyaux, incluant les mixtures et les anches. Ceci représente environ les 2/3 de l’instrument original. Il a aussi conservé 7 sommiers mais les a transformés pour y inclure une deuxième série de soupapes afin d’optimiser l’alimentation de vent. De Callinet, il conserve la Trompette en chamade, quelques bassons et des rangs d’anches. Il conserve aussi la machine Barker qu’il installe au Récit.Toute la mécanique a été reconstruite de même que les systèmes de ventilation et d’alimentation d’air. Ces derniers sont équipés de différentes pressions d’air pour les sons graves et aigus de chaque rang pour le même jeu en plus de posséder des pressions plus élevées pour les anches que pour les jeux de fonds. Chaque division possède sa propre machine Barker alors qu’une machine générale est chargée des accouplements. Le grand orgue est distribué sur sept étages, depuis le sol de la tribune jusqu’à la voûte, sur une hauteur de 18 mètres (59 pi). Quatre étages sont occupés par le mécanisme et les trois autres par les tuyaux.L’inauguration de cet orgue monumental eut lieu le 29 avril 1863 avec la participation de César Franck, Camille Saint-Saëns, Alexandre Guilmant, Auguste Bazille et l’organiste titulaire, Georges Schmitt. En 1863, l’ajout d’une pédale d'orage, un rossignol et la machine à grêle à la demande de Lefébure-Wély.1883Le premier nettoyage fut effectué par Cavaillé-Coll lui-même et quelques modifications mineures furent apportées principalement afin d’assurer un meilleur apport de vent aux notes graves du Récit.1903Charles Mutin entreprit une restauration majeure de l’instrument et apporta des modifications à la demande de Widor: •de petites modifications dans la composition de l'instrument: la Clarinette du Positif fut remplacée par un Baryton 8’ et l’Euphone 8’ du même clavier par un Basson 16’. Trois nouveaux jeux furent introduits par échange : un Diapason 8’ au Récit, une Septième 2 2/7’ et une Trompette en chamade 8’ au clavier de Solo.•l'ordre des claviers à la console est changé. Si le I Grand Choeur et II Grand-Orgue restent à la même place, la division de Bombarde, placée sur le IIIème clavier est déplacée au Vème clavier et prend le nom de Solo. La division du Récit, jusque là sur le Vème clavier est transférée au IVème clavier. Enfin, la division de Positif, parlant initialement sur le IVème clavier est déplacée sur le IIIème clavier.1933La seule critique de Widor était que la division de la Pédale restait trop faible avec seulement 12 jeux. Pour marquer sa retraite, en 1933, la paroisse lui a offert deux jeux additionnels pour la Pédale soit un Principal 16’ et 8’ installés, par Pleyel-Cavaillé-Coll, à l’extérieur du buffet sur des sommiers pneumatiques à boursettes.1988-1991Jean Renaud effectua un grand dépoussiérage de l’instrument, dans le respect le plus complet de son authenticité.2000Relevage par Swiderski.Près de la moitié de la tuyauterie date de 1781. Environ 31 registres complets ont été réalisés par Cavaillé-Coll. Les sommiers Grand-Orgue/ Bombarde/Pedal sont de Clicquot ; ceux-ci ont été adaptés pour le Grand-Choeur et le Grand-Orgue (‘anciens sommiers restaurés’). Le sommier du Positif devenait celui du Récit-expressif. En 1781, les claviers principaux avaient 56 notes (AA-e3), avec lesquelles Cavaillé-Coll a pu réaliser la nouvelle taille de clavier C-g3. La machine Barker de 1845 a été réutilisée pour le Récit, pour les autres claviers et la traction des registres, Cavaillé-Coll fabrique de nouvelles machines Barker. La pédale contient quelques jeux de Daublaine-Callinet : Contrebasse 16 vt et Basson 16 vt. Les autres anches sont de Clicquot. L’Ophicléide 8 vt est l’ancienne 2ème Trompette 8 vt. C-F de la Bombarde 32 vt est de Cavaillé-Coll. Parce qu’en 1859 un nouveau Diapason de 435 Hz a été introduit, une grande partie de la tuyauterie a dû être pourvue d’expressions. Source : René Verwer (De Orgelvriend)Site of the organ
Organiste titulaire
Sophie-Véronique Cauchefer-Choplin & Karol Mossakowski, titulaires du grand-orgueDaniel Roth, titulaire émérite du grand-orgueAxel de Marnhac, titulaire de l’orgue de choeurAnciens organistes titulaires : Guillaume-Gabriel Nivers (1651 - 1702)J.B. Totin (1702 - ca. 1714)Louis-Nicolas Clérambault (1715-1749)César François Clérambault (1749 - 1760)Evrard Dominique Clérambault (1761 - 1773)Claude Etienne Luce (1773 - 1783)Nicolas Séjan (1783 - 1819)Louis Nicolas Séjan (1819 - 1849)Georges Schmitt (1850 - 1863)Louis-James-Alfred Lefebure-Wely (1863 - 1869)Charles-Marie Widor (1870 - 1934)Marcel Dupré (1934 - 1971)Jean-Jacques Grunenwald (1973 - 1982)Concerts Tous les dimanches : Prélude d’introduction à la messe à 10h45 Concerts : Dimanche à 10h ou 16h Messes avec orgue Samedi à 18h30 (OdC)Dimanche à 9h00 (OdC), 11h (GO et OdC)VidéosKarol MossakowskiSophie-Véronique Cauchefer-ChoplinSophie Veronique Cauchefer ChoplinDaniel RothJean-Jacques GrunenwaldMarcel DupréAudio (Festivo)Sophie-Véronique Cauchefer-ChoplinSophie-Véronique Cauchefer-ChoplinSophie-Véronique Cauchefer-ChoplinPhoto buffet: Jeroen de HaanLes autres photos: Victor Weller
C11776-1781Le grandiose projet d’un nouvel orgue de Saint-Sulpice commença à prendre forme en 1776. Deux projets de buffet sont présentés : le premier, de l’architecte Laurent, où il n’y avait pas de tuyaux apparents - une nouvelle mode - et le second, un dessin de Jean-François Chalgrin. Les marguilliers optèrent pour le deuxième projet car, selon eux, il s’harmonisait mieux avec la vaste tribune de pierre bâtie sur les plans de Servandoni. Le 1er janvier 1778, un contrat fut signé avec le maître-menuisier Jadot (20,000 livres) et le sculpteur Duret (16,000 livres) pour la réalisation du buffet. Quant à l’orgue, le devis a été préparé par François-Henri Clicquot et révisé par Dom François Bédos tandis que le contrat fut signé, le 1er janvier 1780, pour la somme de 40,000 livres.L’orgue fut complété par Clicquot le 30 avril 1781. Les arbitres désignés pour la réception furent les trois organistes de Notre-Dame, Armand-Louis Couperin, Claude Balbastre et Nicolas Séjan, assistés de Jean-Jacques Charpentier. Dom Bédos qui s’était intéressé avec tant d’ardeur à la construction du monumental instrument, était mort depuis deux ans. La réception officielle eut lieu le 15 mai 1781 et, devant l’intérêt manifesté par le public, une seconde audition eut lieu le lendemain.L’orgue de Clicquot comptait 64 jeux, 5 claviers, un pédalier de 36 notes et 4,328 tuyaux alimentés par quatorze soufflets.Pendant la Révolution, le chef d’œuvre de Clicquot fut heureusement préservé, résonnant triomphalement à maintes reprises. 1834-1845Restauration de l'instrument commencée par Louis Callinet en 1834. Ce facteur d'orgues est en proie à des difficultés financières et abandonne le chantier en 1838. La restauration de l'orgue est confiée aux établissements Daublaine et Callinet. Ces derniers n'achèvent pas les travaux et c'est finalement le facteur d'orgues Pierre-Alexandre Ducroquet qui terminera le travail de restauration. •suppression de plusieurs rangs de pleins jeux •ajouts de jeux d'anches •ajout d'une machine Barker. L'orgue restauré est réceptionné en avril 1846. Il comporte 65 jeux. 1855-1863Suite à cette restauration, ni la paroisse ni l’organiste n’étaient satisfaits de l’instrument. En 1855, ils embauchèrent Aristide Cavaillé-Coll pour assurer l’harmonisation et l’entretien de l’instrument. Presque immédiatement, Cavaillé-Coll prépara un projet pour une reconstruction complète de l’instrument en réutilisant le matériel existant.Après cinq années de travaux, Cavaillé-Coll livra, dans le buffet de Chalgrin, un instrument de 100 jeux , répartis sur pas moins de 7 étages. La magnifique console en terrasse apporte une grande innovation qui consiste à confier le tirage des jeux aux machines Barker. Cette innovation permet, entre autres, de mémoriser une registration en plus des jeux préparés avec le système des doubles layes. De l’orgue de Clicquot, il conserve environ 40 rangs de tuyaux, incluant les mixtures et les anches. Ceci représente environ les 2/3 de l’instrument original. Il a aussi conservé 7 sommiers mais les a transformés pour y inclure une deuxième série de soupapes afin d’optimiser l’alimentation de vent. De Callinet, il conserve la Trompette en chamade, quelques bassons et des rangs d’anches. Il conserve aussi la machine Barker qu’il installe au Récit.Toute la mécanique a été reconstruite de même que les systèmes de ventilation et d’alimentation d’air. Ces derniers sont équipés de différentes pressions d’air pour les sons graves et aigus de chaque rang pour le même jeu en plus de posséder des pressions plus élevées pour les anches que pour les jeux de fonds. Chaque division possède sa propre machine Barker alors qu’une machine générale est chargée des accouplements. Le grand orgue est distribué sur sept étages, depuis le sol de la tribune jusqu’à la voûte, sur une hauteur de 18 mètres (59 pi). Quatre étages sont occupés par le mécanisme et les trois autres par les tuyaux.L’inauguration de cet orgue monumental eut lieu le 29 avril 1863 avec la participation de César Franck, Camille Saint-Saëns, Alexandre Guilmant, Auguste Bazille et l’organiste titulaire, Georges Schmitt. En 1863, l’ajout d’une pédale d'orage, un rossignol et la machine à grêle à la demande de Lefébure-Wély.1883Le premier nettoyage fut effectué par Cavaillé-Coll lui-même et quelques modifications mineures furent apportées principalement afin d’assurer un meilleur apport de vent aux notes graves du Récit.1903Charles Mutin entreprit une restauration majeure de l’instrument et apporta des modifications à la demande de Widor: •de petites modifications dans la composition de l'instrument: la Clarinette du Positif fut remplacée par un Baryton 8’ et l’Euphone 8’ du même clavier par un Basson 16’. Trois nouveaux jeux furent introduits par échange : un Diapason 8’ au Récit, une Septième 2 2/7’ et une Trompette en chamade 8’ au clavier de Solo.•l'ordre des claviers à la console est changé. Si le I Grand Choeur et II Grand-Orgue restent à la même place, la division de Bombarde, placée sur le IIIème clavier est déplacée au Vème clavier et prend le nom de Solo. La division du Récit, jusque là sur le Vème clavier est transférée au IVème clavier. Enfin, la division de Positif, parlant initialement sur le IVème clavier est déplacée sur le IIIème clavier.1933La seule critique de Widor était que la division de la Pédale restait trop faible avec seulement 12 jeux. Pour marquer sa retraite, en 1933, la paroisse lui a offert deux jeux additionnels pour la Pédale soit un Principal 16’ et 8’ installés, par Pleyel-Cavaillé-Coll, à l’extérieur du buffet sur des sommiers pneumatiques à boursettes.1988-1991Jean Renaud effectua un grand dépoussiérage de l’instrument, dans le respect le plus complet de son authenticité.2000Relevage par Swiderski.Près de la moitié de la tuyauterie date de 1781. Environ 31 registres complets ont été réalisés par Cavaillé-Coll. Les sommiers Grand-Orgue/ Bombarde/Pedal sont de Clicquot ; ceux-ci ont été adaptés pour le Grand-Choeur et le Grand-Orgue (‘anciens sommiers restaurés’). Le sommier du Positif devenait celui du Récit-expressif. En 1781, les claviers principaux avaient 56 notes (AA-e3), avec lesquelles Cavaillé-Coll a pu réaliser la nouvelle taille de clavier C-g3. La machine Barker de 1845 a été réutilisée pour le Récit, pour les autres claviers et la traction des registres, Cavaillé-Coll fabrique de nouvelles machines Barker. La pédale contient quelques jeux de Daublaine-Callinet : Contrebasse 16 vt et Basson 16 vt. Les autres anches sont de Clicquot. L’Ophicléide 8 vt est l’ancienne 2ème Trompette 8 vt. C-F de la Bombarde 32 vt est de Cavaillé-Coll. Parce qu’en 1859 un nouveau Diapason de 435 Hz a été introduit, une grande partie de la tuyauterie a dû être pourvue d’expressions. Source : René Verwer (De Orgelvriend)Site of the organ