Saint Germain
l'Auxerrois 1 - 2
2, Place du Louvre, 75001 Paris
Orgue de tribune
1771 - FH Clicquot/P Dallery
1791 – CF Clicquot/F Dallery
1809/23/41 - Dallery
1848 - Ducroquet
1864 - Merklin
1900 - Gutschenritter
1970/80 - Adrien Maciet
2008 - Laurent Plet
Photos de l’orgue: Jeroen de Haan
Depuis le 1er septembre 2019, l’église accueille
les liturgies de la Cathédrale Notre-Dame de Paris.
Organiste titulaire
Michael Matthes
Famous organists in the past:
Louis-Claude Daquin (around 1738),
Alexandre Boëly (1840-1851)
Concerts
Seldom
Messes avec orgue
Samedi 18h30; dimanche 10h, 11h30,
17h45 (vêpres) , 18h30
Vidéos
Michael Matthes
Il y aurait tant à dire de Saint-Germain-l'Auxerrois
située juste à côté du Louvre et dont les fondations
remonteraient à l’époque mérovingienne. Le
XIIIème siècle voit l’édification du portail, du chœur
et de la chapelle de la Vierge. Au XVème siècle
l’église est en partie reconstruite avec l’édification
de son porche. Lorsque la Cour des Valois s’installe
au Louvre, l’église devient paroisse royale. C’est de
son clocher qu’est donné, la nuit du 24 août 1572, le
signal du massacre de la Saint-Barthélemy. A la
révolution, l’église est convertie en magasin de
fourrage, puis en imprimerie. Sous le Second
Empire, le baron Haussmann crée la place du
Louvre et demande à l’architecte Hittorff de
construire dans le même alignement un bâtiment
s’inspirant de l’église pour abriter la mairie du 1er
arrondissement. Pour parachever l’aménagement
de cette place et assurer un contrepoint
monumental au Louvre, Haussmann fait édifier un
beffroi inspiré de la tour Saint-Jacques située un
peu plus loin rue de Rivoli.
Texte: Thierry Correard
L’orgue provient de la Sainte-Chapelle, ce qui explique la
beauté exceptionnelle de son buffet dans un blanc-gris
et or, dessiné par l’architecte du Roi Pierre-Noël Rousset.
L’orgue avait été construit en 1771 par Henri Clicquot
avec l’aide de son associé Pierre Dallery. En 1791, la
Sainte-Chapelle est désaffectée, l’instrument est alors
racheté par la paroisse St Germain l’Auxerrois puis
remonté à la place qu’il occupe aujourd’hui par François
Clicquot, fils du précédent. Il n’y a malheureusement pas
de document qui nous renseigne de façon précise de la
composition originelle de l’orgue Clicquot. Au cours de la
1ère moitié du XIXème siècle, l’instrument subit diverses
modifications*, mais c’est entre 1838 et 1841 que
François Dallery, fils du précédent, opère des
transformations importantes : modification de la
composition, reconstruction de la soufflerie, installation
d’un pédalier à l’allemande pour l’organiste de l’époque,
Alexandre-Pierre-François Boëly, qui souhaite pouvoir
jouer les œuvres de JS Bach. L’instrument possède alors
4 claviers manuels. En 1848, encore des travaux
importants : suppression du 4ème clavier d’Echo et
construction d’un nouveau récit enfermé dans une boite
expressive, modification substantielle de la composition
sonore.
Mais c’est en 1864 que la maison Merklin va donner à cet
instrument son esthétique actuelle lors d’une importante
restauration : profond remaniement de la tuyauterie
portant l’instrument à 33 jeux, une nouvelle console
(toujours en fonction), l’adjonction d’une machine Barker
au Grand-Orgue. En 1900, un relevage important est
effectué par le facteur Gutschenritter (ancien
contremaître de Merklin). Dans les années 1970-1980, le
facteur Adrien Maciet entrepris des travaux pour
restituer au mieux les jeux d’anches de Clicquot. En
1995, l’orgue devient muet et il faut attendre 2008 pour
que le facteur Laurent Plet puisse effectuer un relevage à
minima pour redonner souffle et vie à l’instrument tout
en respectant le matériel historique (Clicquot, Merklin)
existant. Classé Monument Historique en 1961, le grand
orgue de Saint-Germain l’Auxerrois fait l’objet
actuellement d’une étude en vue d’une restauration
complète. Quelques organistes célèbres ayant illustré
cette tribune : Louis-Claude Daquin, Alexandre-Pierre-
François Boëly et Michel Chapuis.
Texte: Thierry Correard
*lire plus…
Dans le plan de maintien du patrimoine culturel de la Ville
de Paris, cet orgue est parmi les quatre instruments
prestigieux et emblématiques, classés au titre des
Monuments Historiques, qui nécessitent une opération de
restauration fondamentale.
Enjeux de la restauration
Construit en 1771 par François-Henri Clicquot dans un
buffet datant de 1757 en réutilisant une partie de la
tuyauterie de l’instrument antérieur, l’orgue de l’église
SaintGermain-l’Auxerrois se trouvait, avant la
Révolution, dans la Sainte-Chapelle. Il fut transféré en
1791 et son intégration dans ce nouvel édifice fut
l’objet de nombreux débats. L’instrument connut dès
1792 des travaux d’agrandissement mis en œuvre par
Pierre et François Dallery, suivis d’autres
transformations en 1813, 1826 et 1840 par les Dallery,
puis en 1850 par Ducroquet, en 1865, 1881 et 1900 par
la maison Merklin et en 1981 par Adrien Maciet. Jamais
il ne connut un état que l’on puisse qualifier de
définitif.
Paradoxalement, le prestige de l’église Saint-Germain-
l’Auxerrois, paroisse des rois de France, la renommée
de Clicquot, le dessin novateur du buffet et la richesse
de son évolution stylistique, font de cet orgue l’un des
plus intéressants de la capitale. Pour enrayer
l’inévitable dégradation de l’orgue, une opération
conservatoire a été réalisée par la Ville de Paris en
2008 et confiée au facteur Laurent Plet. A la faveur de
la dépose partielle de la tuyauterie, un inventaire a été
réalisé dans le cadre d’une étude préalable réalisée par
Christian Lutz, technicien-conseil de l’État.
L’histoire mouvementée de l’instrument nous livre
aujourd’hui une grande hétérogénéité des éléments
patrimoniaux et rend complexe la définition d’une
restauration future. Longtemps souhaité par les
organistes du dernier tiers du XXe siècle, le retour à
l’orgue Clicquot ne peut guère être envisagé car il reste
trop peu de composants de l’orgue de 1771 et l’on
perdrait beaucoup à soustraire les éléments plus
récents d’une qualité certaine.
Dans une volonté de conserver dans l’orgue tout le
matériel ancien et de dégager une réelle personnalité
musicale, deux possibilités seront présentées à la
Commission Nationale des Monuments Historiques
qui arbitrera sur le programme définitif:
•
Le retour à la composition de Merklin de 1881
•
Une composition quelque peu «classicisée»
Durée prévisionnelle des travaux : 24 mois
Appel au Mécénat: 1140000€ Les coûts liés à la maîtrise
d’œuvre s’ajoutent à ce montant et seront pris en charge
par la Ville de Paris.
Source
Boëly à l’orgue de Saint-Germain-l’Auxerrois
Saint-Germain-l’Auxerrois, 1900
photo prise par R. Fallou -
livre de 1927 de Félix Raugel