Saint Eugène
4 bis, rue Sainte-Cécile, 75009 Paris
Orgue de tribune
1865 - Merklin-Schütze
2005 - Olaf Dalsbaek
Orgue d'accompagnement sur tribune
1900 - ??
19xx - Abbey
1993 - F. Delangue
Photo GO: Jeroen de Haan
L’église Saint-Eugène (paroisse Saint-Eugène-Sainte-
Cécile) a été construite en 1854-1856 dans un style du
XIIIe siècle (extérieur) et un style néo-gothique
(intérieur), utilisant du métal au lieu de la pierre. Les
voûtes reposent sur des colonnettes inspirées de
celles du réfectoire de Saint-Martin-de-Champs, mais
plus élancées grâce aux performances de la fonte de
fer. Les murs, les colonnes et les voûtes sont
entièrement peints et l’église est éclairée par 48
fenêtres garnies de verrières d'un très beau travail.
Ces verrières sont dues à aux maîtres-verrier Laurent
et Gaspard Gsell (grandes fenêtres) Antoine Lusson
(petites absides), Eugène Oudinot (fenêtres basses
sous les tribunes) et Pierre Petit-Gérard de Strasbourg
(rosace de la façade). La messe y est célébrée
quotidiennement dans les deux formes du rite
romain.
L’Orgue de Saint Eugène est un instrument remarquable
par son histoire et sa qualité. Il s'agit du premier orgue de
Merklin associé à Friedrich Schütze en France. Construit
en 1854-55, il est presque entièrement authentique et
reste un rare exemple de synthèse entre les traditions de
facture d'orgues française et germano-flamande de
l'époque.
Le buffet d'orgue, en parfaite harmonie avec le style «
historisant » de l’église, a été conçu par Louis-Auguste
Boileau, l'architecte de l'église. L'orgue a été en grande
partie construit à Bruxelles, juste avant que Merklin ne
déménage à Paris et n'acquière la firme parisienne
Ducroquet (ancienne firme Daublaine-Callinet). L'orgue a
été présenté à l'Exposition universelle de Paris en 1855 et
a reçu un prix de première classe.
Il a été agrandi et porté à 3 claviers pendant sa
construction (conçu à l'origine comme un orgue à deux
claviers). Merklin y rajouté également cinq jeux
supplémentaires. L'orgue agrandi a été installé et
inauguré à Saint Eugène en 1856.
Il y a plusieurs caractéristiques qui rendent cet orgue très
intéressant au niveau de sa facture :
•
Tous les sommiers sont construits selon le système
allemand des sommiers à cônes « Kegellade ».
Merklin avait acquis cette technique auprès de
Walcker, pendant ses années d'apprentissage à
Ludwigsburg.
•
Le Récit est un véritable plan sonore (contrairement
au petit «Echo» qui était courant auparavant).
•
Tous les jeux sont presque entièrement originaux,
avec une grande variété (11) de jeux de 8’, trois Flûtes
Harmoniques (Flûte Ouverte GO, Flûte Octaviante 4’
GO et la Flûte Harmonique Récit ainsi que l'utilisation
de jeux d'origines allemands: Gemshorn (Cor de
Chamois), Dolce (flûte très douce), Dolciana.La
Clarinette est jeu extraordinaire, typique de la facture
d’orgue germanique. Elle comporte deux rangs: une
anche libre 8’ (Clarinette) et un Bourdon 8 ‘à partir de
c. Ces deux rangs sonnent ensemble, mais il est
possible d'ouvrir ou de fermer uniquement les anches
à l'intérieur de l'orgue.
•
La traction de l'orgue est mécanique avec une
machine Barker qui agit sur le Récit au moyen d’un
accouplement. Le Récit (rajouté au cours de la
construction de l’instrument) est donc le clavier
d’accouplement. En rachetant la Maison Daublaine-
Callinet, Merklin était assuré de l'expertise de Charles
Spackmann Barker, qui était le principal expert de
Daublaine-Callinet.
•
C’est également la première fois, que Merklin utilisera
de système des entailles de timbres.
L'orgue a été restauré avec grand soin et savoir-faire par
Olaf Dalsbaek (Dalsbaek - compagnie Merklin à Miribel)
et inauguré en 2005.
L’orgue d’accompagnement, dont la date de
construction n’est pas connue (vraisemblablement vers
1900), a été réparé et entretenu par la Maison Abbey.
Plusieurs fois modifié, François Delangue construit un
nouvel instrument en 1993, tout en réutilisant le buffet
d’origine.
Source:
Olaf Dalsbaek & Roland Galtier L’orgue Merklin-Schütze de
l’église Saint-Eugène-Saint-Cécile à Paris : une singularité
dans la facture du Second Empire. La Flûte Harmonique
Numéro 92, année 2011 - Association Aristide Cavaillé-Coll
(in French)
Organiste titulaire
Touve R. Ratovondrahety
Concerts
Rarement
Messes avec orgue
Dimanche à 9h45, 11h (Forme Extraordinaire), 17h45
(Vêpres), 19h (Messe basse)
Vidéos
Touve R. Ratovondrahety
Photos : Gaspard de la Motte